- rictus
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• 1821; mot lat. « ouverture de la bouche », de ringi « grogner en montrant les dents »1 ♦ Didact. (Pathol.) Spasme des muscles dilatateurs de la bouche donnant l'aspect de rire forcé.♢ (En parlant d'animaux) « Son rictus [du lynx] convulsé se retrousse avec une grimace affreuse jusqu'aux orbites » (Gautier).2 ♦ Cour. Sourire grimaçant exprimant des sentiments négatifs. Rictus moqueur, cruel. « Un corps de vieillard, [...] une tête hérissée, aiguë, au rictus ignoble » (Le Clézio).rictusn. m.d1./d MED Contraction spasmodique des muscles du visage. Rictus du tétanos.d2./d Cour. Contraction des lèvres produisant un sourire forcé et grimaçant. Rictus sarcastique.⇒RICTUS, subst. masc.A. — PATHOL. Contraction des muscles peauciers de la face due à un spasme nerveux et donnant au visage l'expression d'un rire forcé. Rictus sardonique du tétanos. Le rictus des morts était sur sa pauvre bouche (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 240). Sa contraction [du muscle risorius de Santorini] produit l'expression du rictus (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 409).B. — P. anal. Rire forcé et silencieux ou sourire grimaçant et silencieux traduisant souvent des sentiments comme la jalousie, la colère, la méchanceté, la douleur. Rictus amer, douloureux, effroyable, hideux, moqueur, sarcastique; bouche contractée, crispée par un rictus. L'homme répondit avec un rictus aimable dont le sourire caressant d'un crocodile donnerait quelque idée (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 709). Cette détresse honteuse était si grande, que je ne pouvais pas m'empêcher de grimacer. Je voyais dans les glaces, les vitres, un visage (...) avec ce rictus navrant qui demande pitié, ressemble à un hideux sourire (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1166). V. imprimer I A 3 ex. de Daniel-Rops.— [À propos d'un animal] Un rictus découvrit ses crocs, éclatants sous les babines noirâtres (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 323).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1821 (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 274). Mot lat. signifiant « ouverture de la bouche, bouche ouverte », part. passé de ringor « grogner en montrant les dents ». Fréq. abs. littér.:104.
rictus [ʀiktys] n. m.ÉTYM. 1821, de Maistre; lat. rictus « ouverture de la bouche, bouche ouverte », de ringi « grogner en montrant les dents ».❖1 Didact. (pathol.; seul sens in Littré, Hatzfeld). Ouverture de la bouche avec contraction des muscles peauciers, donnant l'aspect du rire forcé (→ Gouape, cit. 2). — (En parlant d'un animal). → 2. Croc, cit. 3.1 Le lynx est sublime de férocité, de révolte et de rage impuissantes : son rictus convulsé se retrousse avec une grimace affreuse jusqu'aux orbites (…)Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XIV.2 (…) une idole de Pandavas, qui a deux fois la taille humaine, qui est horrible et noire, avec un rictus à longues dents.Loti, l'Inde (sans les Anglais), VI, II.2 Cour. Rire forcé et silencieux, ou sourire grimaçant, accompagné d'un rictus (1.) plus ou moins prononcé. || Rictus moqueur, sardonique, sinistre…3 Ce rire qu'il n'avait point mis sur son front, sur ses joues, sur ses sourcils, sur sa bouche, il ne pouvait l'en ôter. On lui avait à jamais appliqué le rire sur le visage. C'était un rire automatique, et d'autant plus irrésistible qu'il était pétrifié. Personne ne se dérobait à ce rictus.Hugo, l'Homme qui rit, II, II, I.4 Plus anormal encore était le bas du visage : un rire silencieux, un rictus qui n'exprimait aucun sentiment connu, tiraillait en tous sens le menton, dont la peau était sans poils, parcheminée et collée à l'os.Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 55.
Encyclopédie Universelle. 2012.